La Bourse de Paris a clôturé la semaine en recul, pénalisée par les préoccupations croissantes autour des différends commerciaux entre les États-Unis et leurs principaux partenaires. Alors que la date limite du 9 juillet approche, les investisseurs adoptent une position de prudence, redoutant l’impact de nouvelles mesures protectionnistes sur l’économie mondiale.
L’indice CAC 40 a perdu 0,75 % vendredi, soit 58,28 points, pour clôturer à 7.696,27 points, après une modeste progression la veille. Les projecteurs restent braqués sur les décisions à venir du président américain. Le président américain a indiqué qu’environ une douzaine de pays seraient officiellement informés des droits de douane punitifs qu’ils seront tenus de payer. Ces tarifs pourraient varier considérablement, oscillant entre 10 et 70 %, selon les pays et les produits ciblés. Ces mesures devraient entrer en vigueur à partir du 1er août.
Les marchés entre attente et incertitude
Dans ce contexte, les analystes soulignent la retenue des marchés européens. Malgré la menace explicite de hausses tarifaires, la baisse des indices reste contenue. Certains experts estiment que les marchés anticipent un possible compromis de dernière minute, ou du moins une application progressive des mesures.
Selon Chris Iggo, stratégiste chez AXA IM, l’issue reste incertaine tant que la décision officielle ne sera pas prise, cette dernière étant attendue à l’issue de la période de 90 jours mise en place début avril. Grégoire Kounowski, conseiller en investissements, remarque quant à lui un certain décalage entre la gravité des menaces américaines et la réaction des marchés, qu’il juge presque indifférente.
Le secteur des spiritueux sous surveillance
De même, la Chine a exprimé ses intentions concernant les exportations d’eaux-de-vie européennes, en particulier le cognac. Pékin a annoncé l’imposition d’un droit antidumping moyen de 32,2 %. Cependant, certains producteurs français ont proposé des hausses de prix alternatives, acceptées par les autorités chinoises. Une solution saluée par le Bureau national interprofessionnel du cognac, qui y voit une issue moins pénalisante pour le secteur.
Côté valeurs, Rémy Cointreau a tiré son épingle du jeu avec une hausse de 2,18 %, tandis que LVMH et Pernod Ricard ont terminé en baisse. Le marché reste donc attentif aux prochaines évolutions géopolitiques, qui pourraient encore influencer la tendance dans les jours à venir.